« mange lentement »
c’est amer et gelé
ce plat de Han
en vérité
nous, sentiments et chair,
cœurs de givre,
mange lentement
et ces amis, ennemis,
les autres, pareillement
des morceaux de glace
qui se résolvent dans l’eau chaude,
première neige

au ciel
comme un rêve s’allume
petite flamme peut-être
la visite esseulée
d’une aube de janvier humide et froide
son bleu qui s’ignore, trop incertain
anonyme, muet
(ciel éther, ciel est taire)
juvenilight

une joie d’esprit simple
encore goûter la pluie
comme elle ruisselle
dans les puits de lumière
le baiser du soleil jusque dans le sous-sol
dead hand

ballet pâle
des traînes de brumes
sur la sainte-grève
tu n’oserais pas quand même
d’outre-mer comme d’outre-tombe,
revenir invisible
lire par-dessus mon épaule,
visiter, pièce par pièce?
X

x-file
carte de vœu – avec un X
[géographie du désir]
un autre continent? X-oplanète
& l’impossible
kriss
égrise-matou dès potron-minet
sourire sous gris
j’ai tenté d’imaginer
l’improbable embâcle d’un son
un miaulement comme une lame
qui cristallise
se fige dans la glace
la mer d’étoiles

bien sûr,
je pense à l’homme rayon
comme on peut bien-pensant courtiser
la révolution et le château de D
sous l’étoile de mer, le squelette
étêté
ricane de tous ses os
cavales

je guettais les néréides
leurs cavales d’eau vive
mais il n’y avait que des ombres
villégiature dont l’ennui faisait fuir les vagues
peut-êtres
et certainement, je me trompe
peut-être en partie,
et n’y a-t-il pas de masque aux étoiles
mais contre la coupure au fil du rasoir
juste un autre œil ouvert,
attentif, anonyme, improbable,
sur l’autre face du globe,
tandis qu’ici demeurent
les hésitations
m0n0l0g – n0m0s

se faire bassiste
so-so-phonie sans sophrociné
au jour né
d’anniversaire
une ballade sur l’estran
à cueillir des fleurs de marées basses
et de mur de son
dies irae, dies illa
kimono, las,
faute de dia