I. Ysengrine
Ysengrine, – Ysengrine, Glorieuse! – tu portais en tes larmes la lumière d’Héliogée.
Fée-louve à la vulve de velours ourlée d’or! Tu mirais ta chevelure dans l’éclat des glaces, quand de son vol vif la frégate t’enlevait parmi les fracas des cascades d’eau et de lumière – Tu mirais ta chevelure dans l’éclat des glaces, rousse pluie d’or bouillonnant sur la neige.
Et la neige des névés se craquait en de bleus séracs, et la neige des névés s’écoulait en turquoise – Ô les eaux grondantes d’Héliogée, en flot de turquoise sous les ailes de l’oiseau !Ô sous les ailes de l’oiseau, les écumes rageuses parmi les pierres claires. Où les eaux d’Héliogée emportent-elles les glaces ?
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II. Labyrinthe
Les eaux d’Héliogée emportent les glaces aux terrasses de marbres et d’arbres et de soleil – aux vivantes ombres ceintes de groseilles en grappes d’or et de raisins pour d’autres agapes et d’autres éveils.
Dans le bleu farniente tintaient les fontaines – Ô les abeilles, bijoux d’ambres des ombres murmurantes sur les étangs de parfums. Et les tambours aquatiques et le chant des femmes couvraient le murmure des abeilles.
Ô les ombres aux baisers chauds en boucles d’oreilles, et la douceur des oreilles pétales de fleurs sous le péan des baisers ! Ô les ombres ceintes de palmes sous les palmes de soleil, ô les ombres enceintes du bleu, des terrasses de marbres aux jacinthes d’éveil !
Ô le labyrinthe turquoise, Ô sous les ailes de l’oiseau, les terrasses blanches inondées d’azur !
Ô les ombres côtoyées dans le bleu farniente ! Ô lointaines faces, et lointain sommeil des cotres langoureux se pâmant au soleil.
Quoi dans ce bleu livrait le mystère ?
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III. Roses
Ô abreuvées des eaux d’Héliogée, les filles du sud de l’Inlandsis, dans le bleu livrant le mystère, Ô roses du labyrinthe !
Roses de Pavie ! où l’écarlate des cœurs percés a fui dans la terre gorgée – roses des terres d’ocre et de sienne, roses qui croissent où l’on croise le fer au chant du rossignol, loin, dans l’orangeraie !
Roses du tombeau, au baume crème d’onctions extrêmes ! Ô roses ombrées des fraîcheurs de pierres, roses dressées dans les vitraux verts ! Voici le plomb en allé et le verre disjoint – voici dans la lumière l’aveuglement trémier des printemps bleus de méditerranée.
Roses de Naxos ! Roses, en couronne tressées au front de la déesse – des blanches terrasses le vent emportait vos pétales en baisers.
Roses des Ombres, du Jardin des simples, restez mémoire.