derrière les abats-jours orangés, passés et noircis
dans les ampoules
les rêves que nous brûlons
sur la piste, des danseurs tristes
semblent des automates
les voix mal audibles disent :
« ensemble »
ensemble, disent ensemble
les anamorphoses du manque
(ensemble)
le souffle long d’une fin de cigarette
un matin d’hiver
(ensemble)
et le temps qui se déforme, se déchire
(ensemble)
et cette question : comment ressentir encore ?
(ensemble)
et comment ne plus sentir
caresser la surface d’un trou noir
froide et métallique
que s’arrête le temps, que plus rien ne soit
ce serait un dernier tango
une danse avec le fantôme
un démon géant qui pourrait tout avaler
cette nuit