sur le fil trop chantant d’une voix
s’enfilent des trahisons
luisent des discordances
est-ce ta voix ?
ces mots dont tu t’enivres
qui désincarnent la muse
et dépècent le rêve ?
est-ce ta voix ?
ce que j’avais placé si haut
ce qui semblait si beau
maintenant chute
– ce n’était rien qu’une souillure dans l’azur
une erreur de calcul, une illusion,
ou bien encore peut-être, je ne sais,
les jeux vides d’une âme finalement plus ordinaire
qui n’a su qu’entrevoir le mystère terrible
était-ce ta voix ?
sans regret ni tristesse
je me découvre ours d’obsidienne
coupant comme un rasoir
témoin d’une chute libre
ma tête et mon cœur sont glacés
et froide l’amertume dans ma bouche