après l’incendie
après le raz de marée
retombe la fumée
se retirent les eaux
est-ce tout ce qui reste
de ce que l’on croyait tenir
rien
de bon matin
charbon et dioxyde de manganèse
s’étalent sur la vie
je ne peux plus voir le ciel
tout hanté de spectres
et tous mes livres de même
et des phalènes énormes
des nuages de poison
rongent ma plume,
rongent mes doigts,
rongent mes mains
rongent mes bras
voici l’heure
de cesser d’écrire
tournoie en dessous le noyau
une larme d’apache
de plus en plus proche
un gouffre mat où tout s’avale
je l’ai toujours connu
il est l’heure
amen