tropicale dans sa chute et sa couleur,
la nuit s’est abattue, la nuit d’indigo
et s’est retirée dans le sommeil boudeur
ma muse que l’on croirait de brancusi
dans la pénombre de sa coquille d’or
un visage d’ivoire
où frémissent des paupières
qui donnent sur autre chose
– la pétillance d’un vin de champagne
l’ultramarine rêverie d’un castel d’aventure
et, a u d e l à encore, d’une citadelle heureuse
… je les lui aurais pu, voulu, libérer, bâtir
mais peut-être et bien : ce n’est plus mon combat
un vent chaud s’est levé et le chant du rossignol
il y a dans la nuit d’indigo tant de rossignols
et je goûte serein l’or pâle d’un vin de bohême
comme une coquille liquide pour ce visage d’ivoire
où fleurissent des paupières qui s’ouvrent sur autre chose
hier c’était la douleur d’un membre fantôme
puis il y eu ce gouffre dans la poitrine
plein seulement de ténèbres et d’un gaz de rage
qui aurait su consumer chaque grain d’univers
…mais à présent rien ne reste qu’une triste paix
assortie à la nuit, la nuit d’indigo
où dansent d’autres silhouettes
sur des chemins à explorer
et si dans l’une d’elle demain je reconnais ma muse
de tout ce qui adviendra ou n’adviendra pas
je m’accommoderai avec la légèreté de ce vin de bohême
voici que sourient d’autres carnages et d’autres folies
la promesse d’une sauvagerie retrouvée s’esquisse
il y a dans la nuit d’indigo comme un air de fête