je les connais
là-bas dans leurs alambics
ils distillent
les lumières froides
le sourire triste d’un masque mortuaire
un reflet dans une flaque d’hiver
j’étais des leurs
j’étais des leurres
une bribe de visage
et quelques mots inaboutis
les larmes d’un sténopé
qui font déteindre les couleurs
j’étais des leurres
et me retire
suivant la vague et la suivante
d’encre et d’écume vers le large
vers l’appel
tristesse : les mots manquent
l’absence de toi
comme une liqueur
une vodka glacée
qui brûle les entrailles
mais jamais ne réchauffe
que ne puis-je en imbiber une mèche
brûler ton absence
dans une flamme dansante
oh te susciter encore
dans un éclat d’or
te faire venir
te faire jaillir
te faire jouir
m’enflammer avec toi
et disparaître
au dernier souffle d’un dragon