une cave près du cimetière à bateaux
on se cautérise d’une brûlure chimique
une veillée d’armes
ce qui brûle ce n’est pas le soleil
il décroît sans cesse
ce qui brûle, ce n’est pas la ville
elle tient encore bon
ce qui brûle,
ce ne sont pas les feux sur la grève
ils chauffent à peine le poisson des hommes
ce qui brûle vient de l’intérieur
comme une douce transe
un chagrin d’amour
il y a longtemps déjà
mon cœur a cessé de battre
mes orbites sont vides
et ma bouche sans lèvre
invoque les esprits du feu
– la salamandre qui
dans ces yeux danse
par-delà le miroir -,
interroge la chandelle :
et tu viens et reviens
sur chaque de mes mots
chaque jour
dans chacune de mes morts
à chaque heure
mais vois-tu le poème invisible
réécriture des traces de fumées
où s’avale le serpent
les cicatrices internes de mon crâne
ou cherches-tu la louange
ou cherches-tu ma blessure
en vain : plus rien n’est à prendre
car j’ai fait de l’encre
en mélangeant mes larmes à mes cendres
je n’ai que ma fièvre agile
ma folie d’invocateur,
qui veut ensorceler des mots
liquides comme un révélateur
pour faire venir ce que cache l’ombre
une flammèche légère,
dans la ténèbre des choses,
une pépite d’or