i s o l a l o n e

on ne dit que « la » solitude
parce qu’il semblerait impossible qu’elle ne soit seule
on ne dit les solitudes
que pour désigner les terres déshabitées
– par métonymie, pour un contexte où fleurit la solitude
et ce faisant, l’on ment

et puis un jour, l’on devient comme ces vieux couples qui s’ennuient en attendant leurs enfants ; »nous sommes seuls » disent-ils
on s’aperçoit qu’un couple, c’est seul

à ce moment-là, l’égoïsme n’a plus guère de sens
la solitude non plus

ni tristesse, ni embarras
il ne s’agit que d’un constat

et l’on s’aperçoit que les choses mêmes sont seules,
que tout ce qui est, est seul ; qu’être, c’est être seul
– avant de retourner au néant

Publié par

Petit être

"je suis un être / entouré des forces magiques / de toutes choses / là où je marche / un phoque respire / un morse hurle / une perdrix des neiges jacasse / un lièvre se blottit / moi petit être / entouré des forces magiques / de toutes choses / un être minuscule / ne sachant rien faire / ridicule et bon à rien"