le vieil homme et l’amer

(chanson)

j’ai vu, revu
le vieux de la mer,
mais il n’a su
bien m’expliquer
ni le pourquoi
de la dernière guerre,
ni la tristesse
de cette paix
 
toujours, encore
il vocifère,
qu’il faut tirer et canonner,
que debout, debout
révolutionnaires !
si nous devons ce sol fouler,
ce n’est que pour
créer l’enfer,
couper des têtes et destituer !
tant il voudrait
tout foutre en l’air,
raser ce monde
qui ne lui sied ;

et quand je dis
au vieux de la mer :
mais tu ne sais
que regarder,
ils ne sont pas
qu’au bout de la terre,
les beaux rivages
aux fleurs rêvées,
ça lui porte
sur les nerfs,
il serre ses poings
prêt à frapper ;
 
et si jamais
je persévère,
cite cette magie
qu’on doit sauver,
le voilà qui s’exaspère
qui claque la porte
et disparaît,
car il voudrait
tout foutre en l’air,
et dire ce monde
bon à jeter ;
 
mais si parfois
je désespère
de cette colère
du vieux néré,
j’avoue qu’au fond
je suis amer
et que je ne sais
trop m’expliquer
que reste du bleu
au fond de l’air
dans ce monde de brutes
aseptisé
 
– oui je ne suis
qu’un vieil amer,
un qui ne sait
trop exprimer
son amour des bleus d’éther,
sa nostalgie de l’envolée

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Petit être

"je suis un être / entouré des forces magiques / de toutes choses / là où je marche / un phoque respire / un morse hurle / une perdrix des neiges jacasse / un lièvre se blottit / moi petit être / entouré des forces magiques / de toutes choses / un être minuscule / ne sachant rien faire / ridicule et bon à rien"