enfermé dans le labyrinthe
j’aurais manqué chère muse
ta transformation en sirène sélénée…
c’est que mille ans m’ont occupé
cantiques de neige et mélodies glaciaires
des branches de corail pour un singe en hiver,
pipe a opium et fleur d’arhum,
je rêvais
des baisers au creux de ta cheville
poussaient en volutes fleurées
de cerisier à l’assaut de tes jambes
je rêvais
à tes oreilles pendulaient les disques lunaires
quatorze lunes, toutes de jupiter
quand tu tirais les tarots aux hommes-colquinthes
parmi les verts verres où ruisselait l’absinthe
te bâtir
d’alambics alchimiques et de cornues irisées
un palais au plus haut sommet des falaises
des forêts d’escaliers dans les forêts de cyprès
des statues dansantes, des fontaines murmurantes
et des bouquets de jasmin parmi les chênes lièges
t’y peindre et faire lever
un jardin de ruines et de aras chatoyé
une fantaisie de jeux couleur feu-chagal
aux fruits d’influx magmatique vertébral,
d’échos aquatiques en cavernes de cristal,
et t’offrir
accrochée à la voûte
une balançoire avec vue sur la mer
que tu puisses au plus haut décrocher les étoiles,
les joindre, dans tes cheveux,
aux plumes folles bassanes blanches et bleues
et sauter légère en un point de l’horizon
quand tu voudrais hâtive changer de saison..
sans doute, sans doute mais je ne savais pas
qu’un jour tu reviendrais tritone et sélène
et la mer suivante de chacun tes pas…