Vois-tu cette timbale pleine d’eau claire ? Claire mais s’y casse sans casser cette paille rose que tu y mets ; et la timbale elle-même, d’argent toute étincelante, comme s’y reflète le monde : luisant et déformé. Et pourtant, tu la peux saisir, éprouver contre ta peau la fraicheur authentique du métal.
Le dit des hommes, sais-tu, est pareil à cette timbale. Seul authentique est le dire du dit ; mais le dit, en chacun de ses mots, n’est que reflet trompeur – et ses mythes ne font pas exception, qui tant de faussetés transportent.
Par exemple, de moi, Icare, des miens et de mon histoire, tout ce qui se raconte n’est que maux songes. Et si ce n’importe au commun des hommes, il m’importe à moi, Icare, de fixer telles qu’ils sont et vont arriver, mes aventures et mon futur.
Écoute donc, écoute voir, à quoi ressemble l’histoire d’Icare.