moïra, le sais-tu croire ?
les plus médiocres parmi leurs aèdes
aujourd’hui encore
glosent de mes démesures
me prétendent mort au soleil touchant
après avoir aux oiseaux emprunté leurs plumes
quand eux ont sur le ciel violet, sur le ciel volé,
bâti des moulins géants à faire fuir le quixote
qui veulent moudre l’horizon
pour d’une prédation muette
capturer le feu de l’air…
et non contents de s’en prendre aux souffles
ils ont pour s’assurer du silence de leurs lames
des ailes de la stryge
dérobé les serrations éoliennes
et ils osent dire icare immodeste
ne sachant rien en vérité
de l’objet de sa quête
ni des lieux de son vol
loin si loin pourtant
au-dessus de leur souffle
là où leurs vents ne peuvent emporter