gongshi

fleurs de lunes, fleurs de pluies,
fleurs de brumes et fleurs de vie…

on tente de transcrire le chant de l’être

j’y reviens après,
comme un carrier
extraire et poncer, à peine,
paesines et pierres de rêve
– des souvenirs, des bribes,
les mots dans l’ordre où ils tombent
au gré des climats et de la mécanique céleste

le babil du hasard, la syntaxe de l’histoire
je ne les pourrais différencier
moi qui ne sais qu’épeler

mais peut-être, ils auront la beauté brutale
des teintes qui tachent les cernes
dans le bois du prunier sauvage,

ou bien leurs strates pastelles
acquerront les stries étranges
des roches métamorphiques :

la beauté après tout
ne jaillit qu’en roche intrusive

la présence de la muse
est un signe du destin
tremblement de terre
sa caresse,
une pluie de météores
des étoiles filantes qui se désagrégeant
en poussières répandent
les spores d’un champignon magique

les couleurs
peut-être, elles dureront mille ans
et si ce sont celles de l’attente
j’attendrai

en façonnant pour les venus marines,
des archets et des flûtes de pan
qu’elles puissent jouer
la musique des profondeurs

après,
un jour,
si tu veux
un pas, puis un autre
nous danserons acrobates
sur les batholithes

une chaussée de géants
au beau milieu des mers

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Petit être

"je suis un être / entouré des forces magiques / de toutes choses / là où je marche / un phoque respire / un morse hurle / une perdrix des neiges jacasse / un lièvre se blottit / moi petit être / entouré des forces magiques / de toutes choses / un être minuscule / ne sachant rien faire / ridicule et bon à rien"