à l’envi, ils répètent
que les cerises sont meilleures
tout juste cueillies sur l’arbre
mais, chérie cherry,
les cerises dis-tu à l’envie
sont meilleures en escarboucles aux oreilles
à tes oreilles alors je les veux goûter
et puis descendre
ta parure d’œil de tigre
bigarrure de bigarreaux
noire de meched,
le vernis sur tes ongles :
de tes doigts et orteils
suçoter la pulpe
montmorency
– le vin rosé de ta salive,
ta langue douce et fraîche
comme un clafouti d’été
burlat
du bout de la langue
effleurer la cerise sombre
de tes mamelles
cœur de pigeon, de geai moqueur
du bout des doigts
faire rouler la chair tendre et vermeille
sur ta peau au toucher de cerise blanche,
la chair tendre et pâle
de ton cou, de tes bras,
de ton ventre et de tes cuisses
tout autour du nombril,
tout autour de l’île d’ombre,
et plus au sud encore
grignoter la griotte sacrée
d’alcools et de musc acidulés
kelleris – un nom d’étoile
et s’en aller visiter
une galaxie vermeille
au milieu des naines rouges
des météores, un shrapnel de strass
les poussières d’une supernova
et la beauté convulsive
des sursauts gamma
cherry chérie,
ma gamme à moi
chérie cherry
pour madame toi