j’aimerais te dire encore à quel point,
et aussi combien,
mais tu le sais, n’est-ce pas ?
roulent des dés à cent-mille faces
des billes de bois rondes et colorées
les infinitésimales, les infinies décimales
qui régissent l’espace
mes doigts ne sont pas assez fins
les tiens, si, sans doute
après les aurevoirs
la vadrouille d’un rêve lucide ;
défilent devant mes yeux
les lumières colorées
d’une cité nocturne et sans nom
la bobine d’un film fou
on aurait dans l’émulsion capté la poésie même
et tout cela suit
la courbe de ton visage
– en trouver la dérivée
sinsimilla, des fleurs d’automne
géantes et parfumées,
une odeur de diesel
d’un feu de champ, du métal et du sang,
l’explosion d’un puits de pétrole
ou peut-être la fin du monde…
maintenant je laisse cela au destin,
avec un acquiescement paisible
aux billes de bois, rondes et colorées
l’ordre des choses
ses oui, ses non, ses peut-être
moi, je suis perdu dans l’œil du chat,
l’impossible calcul d’un nombre transcendant
mais, si m’ensorcelle ainsi l’absence de toi
imagine comment m’ensorcelle ta présence