crépuscule zéro

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assécher, drainer les polders
les rêves et les larmes et les mots
hors des marais, plus de feux fols

et le bleu n’est plus qu’une couleur froide

décalage vers le rouge
on rêve un instant la chaleur douce
d’un soleil écarlate – un couchant d’hiver

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que pleuvent des coulures, des couleurs, des couleuvres
d’encres mauves et roses comme des caresses
l’envie de se perdre dans ces cheveux noirs

mais il pèse encore encore le battement
sourd encore

derrière l’horizon, au cœur des digues, encore
les machines à pleurer le temps, les pompes des tréfonds
les échos des réservoirs immenses,
un océan souterrain de tendresse inchangée

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et l’on a beau faire
soleil rouge, cheveux noirs

couleur interdite
comme un papillon sur la braise
volée au ciel
bourdonnant désiroptère,
le tonnerre d’une armée d’avions
revient

l’envie d’écrire d’une peinture corporelle
sur ton corps le poème de ton corps
sur tes hanches, le poème de tes hanches
sur tes seins, le poème de tes seins
sur tes paupières, le poème d’un ciel

qui n’est pas celui du crépuscule

jeunesse,
année zéro

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Petit être

"je suis un être / entouré des forces magiques / de toutes choses / là où je marche / un phoque respire / un morse hurle / une perdrix des neiges jacasse / un lièvre se blottit / moi petit être / entouré des forces magiques / de toutes choses / un être minuscule / ne sachant rien faire / ridicule et bon à rien"