ces œillades endeuillées
des oeillets d’or blanc
explosent, surexposés
les anamorphoses l’hiver
d’une route de montagne
nouer la poitrine des neiges
serrer le corset des congères
d’un lacet d’asphalte
shibari tâche de rorschach
le charme et le cauchemar d’un rideau
bois tentaculaires et œil de cobalt
une cavale pâle de l’autre, de l’outre monde
(mais pour qui hennit le givre ?)
sous son galop
se fragmente l’ici-bas
un kaléidoscope qu’on fracasse
s’éparpillent les papillons
qui des amours mortes,
des amours exquises
dévorent les cadavres
– des reflets bleus dans mon café
amer qu’importe je cueille
sur le carreau de mon arbalète
les fleurs de givre et le rire léger
des fleurs de porcelaine
pour qui sonne le glas
des fleurs de
vodka – ka-boom
une explosion d’âmes