si, alice, mais c’est un nom d’emprunt n’est-ce pas,
au lieu de suivre le lapin, tu suivais de ses oreilles rose-orangées
immenses et dressées presque translucides dans la lumière,
les veines labyrinthe, leurs ramifications de corail,
sans doute tu trouverais la douceur d’un cœur de coquillage
un palais d’argolide aux colonnes d’eaux ondulantes
là, furent accueillies les suppliantes
dans leur cheveux les aiguilles étaient tachées de sang
et la lumière colorait leurs robes blanches aux teintes des marbres
vois-tu, de rose et ciel, adiante et sthénélée qui viennent t’accueillir
là toujours elles murmurent, strates danseresses d’une bille de marbre
on les dit au tartare pleurant l’éternité, mais elles sont choéphores et trinquent aux dieux
célèbrent en riant la mort des cinquante et le désir comme un vent fou
et je voudrais un instant avec toi partager leurs libations
mais retire ce voile de pleureuse de tes lèvres parfaites
je voudrais tant que diapirent tes sels baisers
que tu me rendes, alice, mon pays d’émerveil