épiphanie

toi,
‘faudrait qu’on cause
des tremblements de terre
et des raz de marée
des sursauts solaires
des étoiles tombées

toi
‘faudrait qu’on cause
que tu me dises comment,
le pourquoi des choses
avant de partir te taire
sans un mot,
sans une rose

toi,
‘faudrait qu’on cause
tu sais, je sais,
tu n’entends goutte à ce que je dis
comme tu n’entends goutte à ce que j’écris
et si je crie, tu n’entends pas mieux
ce n’est pas ton ouïe
ce que je veux
tous ces e inutiles
tous mes vœux si futiles
à quoi bon

toi,
‘faudrait qu’on cause, mais
si même moi je ne comprends rien,
si la muse même ne comprend rien,
comment, après tout, pourrais-tu comprendre
comment, dis-moi, pourrais-tu entendre
ces murs sont si hauts qu’on ne se voit pas
des coups sourds dans les briques,
langage de bagnard,
d’isolé, de poltergeist
mais rien ne parvient
et l’on parle aux vides
les vivants sont dehors

toi,
‘faudrait qu’on cause
mais si tu pouvais, si tu voulais bien,
alors peut-être pas,
peut-être bien,
on se tairait
en se prenant la main

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Petit être

"je suis un être / entouré des forces magiques / de toutes choses / là où je marche / un phoque respire / un morse hurle / une perdrix des neiges jacasse / un lièvre se blottit / moi petit être / entouré des forces magiques / de toutes choses / un être minuscule / ne sachant rien faire / ridicule et bon à rien"