
et puis à l’équinoxe le soleil se décrocha,
tomba dans l’eau – en fin d’après-midi,
c’était la marée haute –
laissant dans l’air une lumière fossile
quelques uns crurent
qu’un soleil sous-marin éclairerait les eaux,
qu’une mer luminescente déferlerait sur les grèves
mais non, l’océan terne avait avalé le soleil
et semblait bien l’avoir éteint
alors avec leur nonchalance habituelle,
ils ont en bavassant et bâillant passé leurs casquettes et mis leur bottes
et s’en sont allés sur la digue avec leurs cannes à pêche :
– « bah on va l’er’pecher, al’sôleil » disaient-ils,
sans s’apercevoir que la mer se retirait,
que l’horizon, et avec, la verticale,
basculaient dans le gouffre