
comme dans une cosmogonie d’hier
l’imbrication des ciels
d’une mer dans la mer
d’un horizon dans l’horizon
d’un autre horizon dans la mer
et d’une autre mer dans l’horizon
j’en rêve encore
l’incantation des vagues,
entêtante,
et les îles
fortunées de nuages
héspérides d’écumes
et l’île aux pommes de nacre et d’argent
fraîches et pures sous la dent
des perles de rosée sur les troncs gris
des boules de noël sur les branches du ciel bleu-gris
des reflets dans l’œil de la serpente
j’en rêve encore
l’incantation des vagues,
comme une marche funèbre,
la procession des torches
sur la dernière route d’un roi défunt,
son sentier vers la dormition
dans les bras de sa fée,
j’en rêve encore
l’incantation des vagues
comme une hantise,
comme un chagrin d’amour,
j’en rêve encore
moi qui ne suis,
ne veux être et ne serai jamais roi
toucherais-je aux rivages d’avalon,
à la dormition dans les bras de la fée ?
j’en désespère
mais j’en rêve encore