et certainement, je me trompe
peut-être en partie,
et n’y a-t-il pas de masque aux étoiles
mais contre la coupure au fil du rasoir
juste un autre œil ouvert,
attentif, anonyme, improbable,
sur l’autre face du globe,
tandis qu’ici demeurent
les hésitations
peut-être davantage,
et tout ce qui est tu
dans ce long silence
s’en est-il allé bien au-delà
des hésitations
peut-être du tout au tout
et ne passe-t-il ici plus
un seul regard qui comprenne
l’essence des mots –
enfin, ce qu’il en reste,
de squelette gélatine
glèbe, glace noire,
miroir muté, mité, mangé
de moisissures comme des poussières d’or
peut-être, peut-être
mais lâcher prise ou s’accrocher, ça n’a pas de sens
et j’avais perdu la foi bien avant
que l’astre n’éclate en sanglots
la pâque d’une pluie de météores liquides
aux douceurs de roses et de bonbons
que tout fleurisse en chamarre euphorique d’euphorbe et peyotl,
bien avant le dessèchement et l’ablation
des cœurs, des aubes et des mots –
de tout ce qui demeure dans ma caméra
aurores boréales par effet kirlian
alors peut-être, peut-être pas,
les questions ne sont que
l’écho résiduel d’une langue morte
des parasites radio d’émissions anciennes
mon bourdonnement d’abeille solitaire
d’abeille de l’inframonde
tandis que je butine ces aurores boréales
mon soliloque, aussi
pour ne pas entendre
le cri des vautours et les rats géants
le repas dégoûtant des goules
qui goulument
(bien sûr, quoi d’autre ?)
se mentent, s’entre découpent, s’entre dévorent
à moins que
ce que tu prends pour une voix humaine,
les peut-êtres et les questions,
soit le tintamarre des pluies d’orage
qui sur la ville ruissellent,
dessinent le chakra du coeur
un poulpe d’encre qui bat
étend son tentacule
sur le pentacle de la ville
sur la ville comme une mer de nuit
un tentacule comme une main
tendue au vide, à saisir, ou pas,
c’est toi qui vois