« mange lentement »
c’est amer et gelé
ce plat de Han
en vérité
nous, sentiments et chair,
cœurs de givre,
mange lentement
et ces amis, ennemis,
les autres, pareillement
des morceaux de glace
qui se résolvent dans l’eau chaude,
insaisissables
fondent entre les doigts
leurs engelures
si vite, si vite
le temps d’un rêve,
et des maux, de leurs lacis d’histoires,
– fleurs de givre, une salade,
mange lentement
la tristesse –
ne restent que les os et les mots,
nasse de givre
vaine, et éphémère
– attends le printemps
larmes de mer
mais sur le rivage
plutôt que de pleurer
je pourrais planter un cèdre
ce serait juste