
hache et aime
perchés sur l’épaule du dieu
ni aiguille d’horloge orfèvre, ni balancier d’un funambule,
perche de charon, de bateleur d’étoiles
ou de passeur de cadavres bavards
– hache
et aime,
leurs plumes de nuit
au calame d’or maculé de sang :
si le dieu a livré son œil
c’est qu’ils l’avaient déjà bien picoré,
et l’on entend dans leur croassement le rire mauvais du tortionnaire
hache et aime
je sais en tous cas qu’il picorent le cœur des hommes
mais je ne m’inquiète guère :
il n’y a plus rien à picorer,
l’un est parti pour de bon
et l’autre s’efface
bon vent mais s’ils reviennent je les cuirai,
hache en croûte de sel gemme
et aime dans une gangue d’argile
pour y planter les dents