
ma plage fantôme
vagues que l’on croirait
de vide et de brume
ici passent les ombres
oh, une, deux dizaines peut-être,
sans laisser nulle trace,
sans infléchir la destinée
ni comprendre,
témoins extérieurs
du ressac et du livre des sables
– mes partitions, mots et dessins
qu’efface le ressac
et puis ce matin,
il m’a semblé déceler
les traces de pas
qu’aurait, sur ma plage fantôme,
laissées la danse d’une ombre,
une ombre de ce qui n’est plus
une ombre du temps
où je trouvais, au creux des traces dans le sable,
pour faire mes chansons,
le cadeau de paillettes de lune, et de notes de musique
déposées par une flamme d’eau
une ombre
d’un temps qui jamais ne fut
et que je voudrais pourtant revivre
ce soir je laisserai,
en vain je crois,
sur le sable, ces quelques mots
avec un collier de larmes et de coquillages
pour l’ombre et la flamme d’eau

nb : le titre doit bien sûr tout à Martha & the muffins