
chute libre d’un cherche midi
je m’adonne, m’abandonne, ma donna,
au murmure de solénoïdes,
solaires, leur danse et leur bourdon
dans les fissures
il n’y a plus de solide
que l’illusion du solide
et de massif
que l’illusion du massif
qui se délite, s’effrite,
file entre les doigts
fripés, fripons, d’encore collégien
tachés d’encre violette
– tu vois, le bleu se
décale vers le rouge
tu vois, il n’y a plus de lisse,
plus de licéité,
que l’illusion des banalités quotidiennes
mais sous la caresse,
vibre si fin
le fêle des choses, des cloches,
l’émail ébréché des lèvres de porcelaine
un souffle au coeur
au plus profond
et dans les fissures, les interstices
la lumière ruisselle
comme un torrent frais
le giffre un matin de printemps
ses gorges
labyrinthe inondé de soleil
ederlezi, kintsugi
– parcourue de poussières d’or,
l’eau de tes baisers
le baume suave de tes lèvres
paillettes de nacre, goût fruit de la passion
goût kintsugi
oh, nous ne sommes
dans les fissures
que des ombres orpailleuses,
qui s’effeuillent et s’enlacent
le temps d’une valse,
d’un tourbillon de feuilles au vent,
d’un ronron de chat au feu qui crépite,
des mains qui s’effleurent
l’au-delà
dans les interstices des agendas –
chut.
il y a sur tes paupières
un peu de poussière d’or