
je voudrais dire quand même
il ne s’agit pas,
il n’a jamais été
et ne saurait être
question de
prendre comme on prend
une vie, une ville, jamais,
il n’existe pour cela nul pardon ;
de comprendre
comme on dit s’approprier les mots d’autrui,
on ne comprend jamais rien
prétendre pénétrer, aigu la trame d’une matérialité
quand on est aveugle, sourd et hypoesthésique?
une blague.
– »as-tu saisi » ?
– rien.
qui saisit
l’eau, l’air, ou les feux follets,
le papillon sans le tuer,
endommager l’iris de ses couleurs,
la rose, sans en ruiner le pétale,
ou saigner sur ses épines –
et leur pourquoi ?
simplement vivre, éprouver,
ressentir l’insaisissable
les fragments du temps qui passe
leur transparence embuée
qui perle et pleure
au reflet mouvant des soleils bas
et, à la fin qui chemine doucement,
emporter avec soi
le goût des burlats gorgées
d’un dimanche de pentecôte,
le souvenir de tes lèvres,
la trace de leur rouge,
c’est bien assez