tiptoe

nuit
j’ai retenu pour ma grotte
un astéroïde du vide cosmique
au calme, entre les galaxies
où ne parvient nul vent solaire

une veille comme une veillée d’armes
en attendant que les phèdres sombres dévorent la nuit,
je ne vois ni n’entend rien si ce n’est…

acouphènes, phosphènes,
les phèdres sombres aux ailes grises ?
non, non, pas encore
les ténèbres et le silence
devant moi, sans limite,
impalpables,

mais toujours lancine le rêve
familier, éveillé,
de ce feu follet funambule,
de cette flamme vagabonde

qui, à l’inspiration,
hante mes mots lorsque je les écrits
mais absent lorsqu’à l’expiration je lève les yeux

mais tip toe
comme une horloge,
comme une goutte,

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épitaphe en incipit…

… à moins que ce ne soit l’inverse 

sans allitération,
quoique, puisque
a-littérairement
et a-littéralement,
je m’amuse

aléthéia ?
je, sans jeu, parle de « moi »
étrange je qui pointe comme un os
une aiguille qui a perdu le fil et la fille
boussole archaïque du pays des morts
boue, sol anéchoïque du pays des mots
… à moins que ce ne soit l’inverse

m, sans jeu de mots,
ordinaire et pronominal
prononcé mais non phonétique
et l’élision sincère casse et prévient
tout possessif putatif
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lyo’ l’iau liod

ne croient si bien dire
chats mânes
l’aridité amère
des présents succédés, décédés, déjà dits, refroidis, flocons, carbone,
carbone, aussi, toutes les roches : désert de cendres

et ma bouche même
poljé, désert de cendres,
et cette langue tordue et sèche
comme un arbre calciné
ne se peut plus parler

il y a là bas d’ailleurs
des forêts de langues carbonifères
tordues, tortueuses, élancées et figées,
des éléphants échassiers
on les dirait de dalí, de giacometti,
mais ce ne sont que les ombres décharnées des hiers succédés

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