
se faire bassiste
so-so-phonie sans sophrociné
au jour né
d’anniversaire
une ballade sur l’estran
à cueillir des fleurs de marées basses
et de mur de son
dies irae, dies illa
kimono, las,
faute de dia
se faire bassiste
so-so-phonie sans sophrociné
au jour né
d’anniversaire
une ballade sur l’estran
à cueillir des fleurs de marées basses
et de mur de son
dies irae, dies illa
kimono, las,
faute de dia
dans cette gare, ce bar-ruine, qu’en sais-je
les gens passent, trépassent, on s’en fout
même les sources vieillissent
leur couleurs, leur pourpre, leurs encres propres
comme ce vieux juke-box
qui luit encore un peu dans le coin
le plus obscur, le plus reculé
personne ne sait trop qui l’y a rangé
les barmens ? demande-leur, ils s’en fichent bien
certains disent que la vieillerie s’est remisée toute seule
après, oh,
bien après la flétrissure de l’aube
une boîte aux lettres déracinée
dans sa rouille on devine,
absentes, les lettres du mot
RECULEZ
vaine oniromancie
tourne la roue pâle
vide liste des mots
qu’une magicienne prononce
gerioù hud
dans son manoir
si proche des falaises
qu’on y croise des tritons insensés
des mange-jusquiames
des dragon-mandragores
parfois on s’autorise
un regard aux photos des disparus
les belles de l’hôpital
les danseuses d’hanoï dans les jardins
blanches sous les lions de pierre
et les marcheurs
entre les roches noires du djebel
et le ciel, blanc, de fusible fondu
ces photomatons d’une fille du feu
abandonnés dans la toile d’araignée
sous l’homophonie chantant les enceintes
qui, l’enfermant, font chuchoter la ville
et parfois elle revient comme un souvenir
un fantôme d’avant le monde
sur la pointe des pieds
un éblouissement de printemps
de bain de soleil
où s’effacent les couleurs
tu n’as rien compris
la danse du fantôme,
blizzard bizarre,
et brouillard, la ténèbre
blanche comme une page
de tempête
au désert de régolithe et poussières
erre, vogue vague et vaque pâle
un centaure approximatif
transneptunien
et dit s’approcher d’outre l’océan
ce qui l’agite et l’attire
sagittaire comme reflet qui se trouble
est-ce, n’est-ce pas
un masque qui attige ?
et qui viendrait de là-bas,
qui ne vienne d’ici ?
comme dans une cosmogonie d’hier
l’imbrication des ciels
d’une mer dans la mer
d’un horizon dans l’horizon
d’un autre horizon dans la mer
et d’une autre mer dans l’horizon
j’en rêve encore
et puis à l’équinoxe le soleil se décrocha,
tomba dans l’eau – en fin d’après-midi,
c’était la marée haute –
laissant dans l’air une lumière fossile
quelques uns crurent
qu’un soleil sous-marin éclairerait les eaux,
qu’une mer luminescente déferlerait sur les grèves
mais non, l’océan terne avait avalé le soleil
et semblait bien l’avoir éteint