la danse des phares
gouttes d’or
sur l’asphalte
coulent les ailes d’encre
d’une ange de pluie
écrasée sur le sol
une tâche sur l’asphalte
sortie de la route
capote la lumière du jour
la danse des phares
gouttes d’or
sur l’asphalte
coulent les ailes d’encre
d’une ange de pluie
écrasée sur le sol
une tâche sur l’asphalte
sortie de la route
capote la lumière du jour
aux portes de la ville s’entassent
tous ces mots proscrits
des poèmes à vendre
et dont ne veut plus
une muse enfuie
dans une bourse tout contre mon cœur
luisent d’or les moments pépites
glanés dans le filon bleu des roches
dérobés au destin
avant que ne vienne la nuit
que ne s’éteigne la lumière
une explosion en plein vol
puis comme une gueule de bois
dans le prisme manque une couleur
où est passée la saveur du monde ?
l’amertume détrempe tout
vois comme elle dégouline
cette écume blanche sur les trottoirs
qui imbibe jusqu’aux pierres
ça et là, je ramasse
des morceaux de nous
à gabrielle blessée
van gogh offrit son oreille
ses yeux valaient davantage
face à la mort
comme un chien écorché,
Continuer la lecture de sur le rasoir
l’inscience n’est que degré
que puis-je supporter
loin au-delà de mes moyennes ?
la lune ou la brune
choisir ne sais ni ne veux
et aux injustices du rêve
mes rages
se dispersent insolemment
à chacun sa transe
et ses tremblements
son rire aussi, et sa paix parfois
mais si venait le réveil
avec l’indifférence des statues
on verrait seulement
qui s’élève et retombe
la houle du monde
le ressac des choses
ils ont construit un échafaudage
pour d’en haut
jeter des porcelaines
casser le matin,
casser le sommeil
toujours irrésistiblement
je reviens butiner
aux iris sacrés,
les fleurs de ta peau
et dans tes blessures
le pollen du devenir
irrésistiblement butiner
malgré la lumière empoisonnée
malgré le fracas et les poussières
au pied de l’échafaudage
pris au piège
des phéromones existentielles
comme d’une pluie de paillettes
à la naissance d’une étoile
et mu par le rêve comme par un vent
on s’élève dans le cœur
on revient
jusqu’au au pied des glaciers
rien n’a changé rien ne s’efface
de ce qu’on abandonnât
des deuils surmontés
à force de larmes, de sacrifices
toujours à cette altitude
entre les roches noires
et les neiges mourantes
fleurissent les gentianes nivales
des fleurs de ciel
si belles et si claires
qu’elles colonisent la peau
et envahissent les yeux
je ne suis plus qu’une gentiane
prisonnière de sa couleur
et si tu me distilles
une goutte d’alcool amer
si l’on pouvait d’un souffle
disperser le soleil
disperser la douleur
comme les aigrettes d’un pissenlit
serait-elle moins vive
ou n’aurait-on que disséminé
les akènes du mal
avec le feu de l’être