cicatrice

amène-moi mon couteau
que je taille dans le vif
au plus profond des chairs
ce que j’aurais voulu qu’on me dise
ce que j’aurais voulu écrire

sécantes

ruban de möbius, noeud d’isis
forget me knot
où les rails se croisent

péchés sapientiaux
et si l’origine était à refaire
on recommencerait

hantise
l’éternel retour ?
grand huit
une nostalgie de la chute

danse, flammèche
mon incantation

vieillir

ce n’est pas le temps qui passe
nous passons comme les couleurs vives d’un linge au soleil d’été
lassitude tropicale, mais toujours l’envie du bleu
qu’ils comprennent, ne comprennent pas, importe peu

on a seulement cessé d’essayer d’expliquer
tous les bateaux là-bas au port s’en iront sans retour

on a cessé aussi de penser émouvoir les pierres les dieux la mécanique céleste – et les hommes ont bien d’autres problèmes des interférences des murs des choix artificiels
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paradize-blast

les rêves et les souvenirs
est-ce arrivé

dans un éclair bleuté
des corps entrelacs
au firmament
perdus

ils disent que c’était une comète

ne restent
qu’une odeur de cordite,
la poudre et la poussière

et dans la bouche
la douleur le métal et le sang

un bruit blanc dans les oreilles
un gouffre dans les entrailles

j’y pense encore
était-ce cela
le paradis

stella mare

un peu plus au sud de toi
retour à la grande mer
l’amertume et l’écume
me manquait ce regard gris

l’océan si bleu qu’on ne peut
sans douleur
en détourner les yeux

comme on est fatigué d’écrire
il ne nous reste qu’à mordre
la poussière des étoiles

éteindre la flamme
étreindre les braises
entendre la cendre

ce jour là je vis des larmes
sur les joues d’une statue