tropical poltergeist

dans les nuits pâles des décalages horaires
les alizées jouent les esprits frappeurs

tout ce qui est maintenant cassé se dilue dans un rhum
on essuie des larmes involontaires
entre les doigts impuissants filent le sens, la raison, les sables

des fissures, des veines ouvertes se dessinent sur l’horizon
comme des coraux de goudron, malades et qui souillent le bleu

on ne croit plus, on ne sait plus
si ça existe, de l’or vivant

cauchemar

j’aurais voulu que l’étoile
ne cesse de pleurer
j’aurai voulu ne pas dire
j’aurais voulu

j’aurais voulu te dire
j’aurais voulu t’écrire
j’aurais voulu

j’aurais voulu te bâtir des châteaux de rêve
j’aurais voulu t’offrir des ailes translucides
j’aurais voulu

j’aurais voulu construire ton sous-marin
pour explorer l’abîme et franchir l’horizon
j’aurai voulu
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chaque instant

un veilleur dans la nuit polaire

chaque seconde s’évanouit, feu-follet
chaque instant, petite flamme

si toujours j’ai su luire les choses
le temps, danse de lucioles
jamais n’ai vu le scintillement
plus vif et bleu qu’entre tes bras

chaque instant j’y pense

et la couleur
que pleurait l’étoile
dans ce gouffre de velours
où pas un son ne pénètre

chaque instant j’y pense
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ippen shinde miru

comme dérive urbaine
on épouse la mélodie changeante des rues
dérive humaine
du jeu des rencontres on suit les règles
les couleurs mouvantes

« nostalgie d’un fragment bleu dans le cœur
si tu veux mêlons nos fragments
si tu veux goûtons nos Π(g)ments
et derrière l a m e r la magie
l’aventure légère d’une échappée

belle »

– un cri dans le vide
des drogués en manque tissent une toile
de signaux de détresse
des araignées tissent leur toile dans la toile
on y tombe dans un demi-sommeil

on flirte et conte fleurette à fleuret moucheté
des voix hagardes, des voix de fantômes disent :
– je veux retrouver des sensations
– une mère peut-elle être femme ?
– où est mon amour ?

et il n’y a personne