les blancs, les silences
ce qui se glisse dans les entre-temps
chaque rythme tisse un pont
chaque a ses gouffres silencieux
des terreurs cloisonnées
des cachots au fond des crevasses
Catégorie : isotopes
Isotopes évoque l’être au monde et l’écriture.
L’ensemble date de 2015-2018 et a été mis en ligne a posteriori.
art poétique
« ce que dit la bouche d’ombre » :
son rouge à lèvres a coulé
la bouche d’un métro
vomit une armée de spectres,
des secrétaires de bureau
minijupes au regard vitreux
un cinéma dans les orbites
on projette des images
dans le cratère désaffecté
d’une planète morte
est-ce à présent
tout ce que permet
l’art poétique
– un désastre
cadavres exquis
vêtues de noir
elles semblent existentialistes
et rient et devisent philosophie
sur le canapé gris
femmes belles d’être libres
jeunes déjà poussières
balayées par les vents
brûlées jusqu’à l’atome
vêtues de noir
portent-elles leur propre deuil ?
heures
les colonnes
des grands ordres
incessamment
l’inquiétant décompte
de ce qui s’efface
des colonnes de chiffres
impermanentes
les coordonnées
de fantômes par centaines
alphabet 17
d’arcane à babel
dix-sept ombres,
très précisément
dans la bibliothèque
fahrenheit 451
s’enflamment les livres
fahrenheit 32
givre ton regard
et la grande mer
enfle, grise,
mon coeur
clinamen
leçon de gnose et nucléosynthèse :
sommes nous tous des aurores boréales
les kamikazes poussières
d’une énième étoile
un temps déchues dans la conscience
au hasard épicurien
je goutte la brise
m’abandonne au cyclamen
néon
la nuit et la nue si noires
qu’on se pourrait couper
aux arrêtes d’obsidienne du ciel
aux tranchants des nuages
et dans les rues
comme des réverbères
des enseignes de néant
la consomption des âmes
luisant de pluie,
le toboggan de l’être
où glissent les univers