aile 34

aile 34, mon amour
les anges passent si vite
trop vite pour les mots
mais moi qui ne savais plus parler
il faut bien que je bafouille lentement,
que j’ânonne mon chagrin à la pluie
maintenant qu’il n’y a plus un chat
et que pleure ma bien-aimée

maintenant que me manquent vingt ans
– aile 34, cela file comme un mirage
mur du son ? – coup de foudre
ces gouttes vert d’or terrifiées
dans le brouhaha d’un hall

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footage dégueule ?

guerre froide puis réchauffement
débâcle d’une rivière russe ;
écoute : le murmure des eaux,
au politburo rien ne change
et out of africa, pas fait exprès,
on en apprend de belles

nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude
mais les feux follets,
ah, ça ne manque pas d’air
il faut dire : ils en sont filles,

&, héhé, évanouis, s’étonnent, inouï !
que plus rien ne chante
film muet,
surexposé, sans intérêt

terrains vagues et no man’s land
des chantiers à l’arrêt, velvia piquetée,
flares et couleurs dépassées
des fondations de briques et des grues de rouille
et ce mur auquel on parlait
en croyant qu’il répondrait

pas de kobold, dans les herbes hautes
mais au creux d’un chemin
j’ai laissé à l’abandon trois cœurs brisés
et des coups de soleils et d’enfance
aucun ne pousse, et l’image saute,
à quoi bon, plus personne ne regarde

pour des nouvelles
passer le modiste, la fleuriste, et l’état civil
s’adresser au bureau des nouveautés
au fond, à gauche,
après les pompes funèbres et les poubelles

dénuement

branches, veinules, fissures
et taches en pluie aquarelle
encore elle

ce qui croît et ce qui choit
l’hiver
et le coeur

« self-similaire »