
rayon vert…

ce que raconte le fusain
la calcination par le soleil
la dispersion de la poussière au vent
jusqu’aux marges de la nuit
cette certitude de ne jamais devenir diamant
je ne sais
ce qu’aurait dit van gogh à esmeralda
peut-être aurait-il seulement
rêvé d’elle en contemplant
les couleurs par la fenêtre
inflorescence
d’un orage d’encre :
rêve de toi
hier matin, alors que je n’y croyais plus
j’ai trouvé dans un bouton de rose
un message de la fille-printemps
on dit printemps
mais ce ne sont que des taches d’aquarelle
un écho
boucle étrange
aujourd’hui, pour une fois
je vadrouille par ma fenêtre
ou peut-être
ma fenêtre s’est déplacée
jusqu’à la frontière
où meurent et dorent les bois
ils s’endorment sur la terre humide
comme des cristaux de neige
secs et fertiles
les iris d’une fée
comme figés dans la résine
des volcans coalescents
des explosions nucléaires
puis craquelés
défaits par le temps
tandis que se forment des taches nouvelles
d’ombres et d’algues
et parvenu au bord du monde,
ne resterait qu’à passer la clôture
la dernière
dire qu’ils appellent cela un garde-fou
ils veulent tant que la chute ne soit pas un vol
mais dans l’eden déjà, la chute était un vol
passer la clôture, et s’envoler
vers le soleil d’argent