
traverser le pont
main dans la main
ô combien
avant de tomber
d’une chute solitaire
polaroïd
traverser le pont
main dans la main
ô combien
avant de tomber
d’une chute solitaire
polaroïd
je tente une orcade
mon orcade de rorqual
bruit blanc, rauque, 52 Hz, ensemble vide
pour é-clore comme on é-feuille,
taille le carbone du neuf hash au 9b sans HB
une, deux, trois séquences vaines
ça dérêve au loin de l’octuple sillage
trigger mute,
un silence d’oracle ;
si l’air de rien, tigre de papier,
origami d’une page blanche,
passe la vague, son écume
de noctiluques scintillants
l’ô de rien, afflue l’encre des pulpes
chaque point est un départ
et je nage ma danse rorquale
vers de nouvelles débrides
du temps qu’il fait
au temps qui passe
théorie des climats
trahison des trois saisons,
un plat de restaurant chinois
les revirements de l’été,
du tout au rien, sans crier gare ;
les morsures gratuites du froid
en guise de cadeau de noël,
l’embâcle bâclée clouant au sol
tout ce qui vole ;
et les fuites de printemps
ni renouveau ni cerise
un sein de glace
où plus un coeur ne bat
et certainement, je me trompe
peut-être en partie,
et n’y a-t-il pas de masque aux étoiles
mais contre la coupure au fil du rasoir
juste un autre œil ouvert,
attentif, anonyme, improbable,
sur l’autre face du globe,
tandis qu’ici demeurent
les hésitations
cas sans suite
408,
j’y pense encore,
j’y pense parfois
j’y pense
aujourd’hui
et ne ferai rien,
pas un geste
les vœux de silence,
les ponts coupés
se respectent,
ne sont pas mon fait,
et plus mon problème
– la vie est trop courte,
et chacun, libre de s’envoler Continuer la lecture de 408
ça ne guérit pas
cette plaie qui suinte
et pourtant
il y a si longtemps que je n’ai plus mal
une décennie, deux peut-être
et si j’y ai parfois appliqué en les prenant pour onguent,
ce que je croyais être des grains d’horizon,
et qui n’étaient que gros sel mêlé de sables
de triste et bourgeoise extraction
– les mines sont épuisées et les nains fouisseurs ne s’intéressent qu’à l’or -,
cela n’a rien changé,
aux lèvres comme au coeur de l’entaille la brûlure est restée indolore
fanée,
– fallait-il être aveugle
pour ne pas le voir,
il fallait, ni plus ni moins,
« vouloir y croire » –
fanée,
la fleur avait éclos flétrie déjà
stupide, pompeuse et vaine
comme une adolescence qui s’attarde,
mais déjà fanée,
et le regard a suivi ses pétales
tombés dans l’eau,
des pétales bathyscaphes
qu’une avarie aurait coulés
les enfonçant doucement
une pluie de couleur qui délavait
dans la pénombre profonde
bas, de plus en plus bas
présence
quoi que l’on fasse
et le temps ne change rien
présence dans le vide,
la plaie vive, incurable
d’une blessure ancienne
les nerfs à vif, les nerfs à vide
un vide au rythme de marées
le vide , le vide, le vide ,
son ressac
il a des vagues la musique,
la constance et la sempiternité