il neige dans la bibliothèque
un palais des glaces
après le bombardement
– des miroirs qu’on ne saura reconstituer
s’oublient les fragments
d’une fantaisie de scalde
l’aposiopèse : une anamnèse
à l’entrée du temple
et au saut du lit
il neige dans la bibliothèque
un palais des glaces
après le bombardement
– des miroirs qu’on ne saura reconstituer
s’oublient les fragments
d’une fantaisie de scalde
l’aposiopèse : une anamnèse
à l’entrée du temple
et au saut du lit
comme lancine
la guimbarde same
d’un voyage dans le rêve
je flotte sur les cimes
khôl et belladone,
bien au-dessus des plateaux pierreux
je me perds dans le charbon séduisant
l’œil d’une vache d’Aubrac
tendre et larmoyant
plein de sagesse et de mouches
I.
Sur la pierre dure,
je m’écraserai après une
chute trop longue
dans l’abîme giboyeux.
II.
sur la pierre dure et froide
où s’écrase mon corps
où s’allonge mon corps
qui recouvre mon corps
roide,
III.
Là peut-être,
s’abreuvent à la source joyeuse,
fleurissent les pavots d’éveil
s’ouvre l’immémorial
pâle et marbrée d’extrême onction sanguine,
tu écrivis dans la neige d’automne :
« il faudra renaître » – mais les feuilles
mortes se font terre sous la bruine
se tait maintenant la grive transie
dans l’eau dormante où l’âme s’enfonce,
reste le souvenir d’une promesse :
l’hiver tue l’hiver, il faudra renaître
nous eûmes du bon temps
de la tendresse aussi
et des cuisines d’ailleurs ;
et nous courions la nuit les souterrains,
de notre salle étoilée à la fontaine ;
bavards parfois me semblaient ses mots, parfois, trop sucrés,
moi – sot – qui ne sut l’aimer
que trop tard
I.
quoi s’évapore d’une tasse de thé ?
parmi les arbres fredonnent les ombres
murmures bleus de brahms
faons entr’aperçus de ces soirs plus chauds
II.
les squelettes noirs des arbres décharnés
revivent où bat l’aile du paon, bleu de nuit
et dans le parfum du thé, la biche triste brame ton nom.
III.
les silences du thé suspendent l’heure
les feuilles et les oiseaux se taisent dans les branches
et ne murmure que l’ambre
elle écarte de ses mains les rameaux en fleurs,
vaque au rivage blanc cendré de sable
camille y étale la cape bleue
la fleur marine apaise les vagues
dans sa chevelure parfume un camélia,
ruisselle à son cou le collier gris de pierres
après un vin de méditerranée
lourd et plein de tanins
blotti dans le soir je médite
le chant du rouge-gorge
et des sanhédrins
la gabare est bleue à la vase verte
ses voiles déventées par la tristesse
le marin lamantin pousse la perche
en bois de rose qui lève les vents
après la nuit
derrière le verre
comme une pomme de douche
fuit goutte à goutte
comme si le peloton
était en en retard :
la quatrième du condamné
une cigarette de plus
après la vie