défenestration

I.
Sur la pierre dure,
je m’écraserai après une
chute trop longue
dans l’abîme giboyeux.

II.
sur la pierre dure et froide
où s’écrase mon corps
où s’allonge mon corps
qui recouvre mon corps
roide,

III.
Là peut-être,
s’abreuvent à la source joyeuse,
fleurissent les pavots d’éveil
s’ouvre l’immémorial

promesse

pâle et marbrée d’extrême onction sanguine,
tu écrivis dans la neige d’automne :
« il faudra renaître » – mais les feuilles
mortes se font terre sous la bruine

se tait maintenant la grive transie
dans l’eau dormante où l’âme s’enfonce,
reste le souvenir d’une promesse :
l’hiver tue l’hiver, il faudra renaître

thé

I.
quoi s’évapore d’une tasse de thé ?
parmi les arbres fredonnent les ombres
murmures bleus de brahms
faons entr’aperçus de ces soirs plus chauds

II.
les squelettes noirs des arbres décharnés
revivent où bat l’aile du paon, bleu de nuit
et dans le parfum du thé, la biche triste brame ton nom.

III.
les silences du thé suspendent l’heure
les feuilles et les oiseaux se taisent dans les branches
et ne murmure que l’ambre