…dans un miroir fendu
j’aperçois ton visage blanc
happé par la nuit
je me perd dans l’abîme
d’un reflet bleuté
sur le vinyle d’un vieux disque
comme deux esquisses de fusain
l’une contre l’autre tremblées
aux heures blafardes d’avant le jour
qui sommes-nous ?
– et comme pour éprouver le réel,
sur le plastique noir
(luisent tes yeux)
tu casses la mine carbone
(luisent tes ongles)
d’un crayon de bois rouge
(luisent tes lèvres) –
peut-être seulement deux ombres
sur le point de s’effacer