pleurez dans l’hygiaphone

comme aux premiers temps des hommes

dehors le vent froid, l’hiver bleu
ton souffle satine la transparence

du bout des doigts dépassant d’un pull
tu traces dans la nuée ce glyphe indistinct
un cœur que résolvent des gouttes d’argent

tes mains contre la vitre
laissent éphémères
deux traces dans la buée

et ton visage s’estompe
derrière la paroi de verre
un sanglot dans l’hygiaphone

promesse

pâle et marbrée d’extrême onction sanguine,
tu écrivis dans la neige d’automne :
« il faudra renaître » – mais les feuilles
mortes se font terre sous la bruine

se tait maintenant la grive transie
dans l’eau dormante où l’âme s’enfonce,
reste le souvenir d’une promesse :
l’hiver tue l’hiver, il faudra renaître