victoria

le joug des jours s’est brisé dans le matin calme
vêtue de blanc, elle s’ombre sous le cerisier
patience : à leur tour s’ouvriront les fleurs

dans la fraîcheur des hautes pièces blanches
balance le hamac entre les piliers de pierre taillée
la lumière bleue s’abat par la rosace

dehors balancent les branches d’arbousiers en fleurs
et la carpe dorée scintille dans les pierres noires
du bassin l’eau claire file entre ses doigts

A midi les fleurs blanches du cerisier
nommeront la diaphane parfumée de silence

et dans la fraîcheur des hautes pièces
le repas muet écoutera au loin
les sauts d’argent dans le bassin

*
* *

dans les pierres l’eau fille entre les doigts
et plus haut des montagnes scintillante rugit
en paupières pariétales de gouttes bleues
sur les murs de pierre claire

ombrée pâle au midi d’un rosier solitaire
la pierre blanche terrasse le souvenir
– se léchait perlant à la pulpe de sa lèvre
une salive suave et d’amande amère