ka boum ka boum

je l’entends après l’école
la terre comme un tam-tam
qui bat et palpite

nulle part où se cacher
dans les poussières solaires

les lais, les rayons, les sagaies
toujours assaillent
mais tout ce qui se délabre

des chants de l’hypocras
des épées, des candélabres,
à la danse inverse de l’hippocampe
le chevreuil ou le chèvrefeuille

moi qui n’ai ni nom
ni visage
comment le saurais-je ?

J’entends l’être qui persiste et devient
je l’entends et n’y puis mais

adam et eve

des gouttes de guitare
lumineuses tombent de tes doigts
et l’on plane toujours si haut

appose sur moi tes mains
thaumaturges et blanches

et tout s’en va
au soleil luisant
comme une électrode de rutile

les ports en dessous
les ombres des tankers
des marshmallows pastels
qui jonchent le bleu

l’on plane toujours si haut
avant la chute

elle aimait

elle aimait

marcher au soleil et jusqu’au seuil

les veines ouvertes et le cœur libéré,
– au soleil invaincu de ses champs d’oraisons
les doigts écartés pour sentir la lumière, l’eau, le vent
les doigts écartés pour sentir le temps ;

d’un souffle, retenir l’âme,
et cueillir une à une
goutte de soleil par goutte de soleil
où dansent les fleurs ;

et la marche des armées
au services de ses noires poupées